☏ Des murs de pierre impertinents pour certains, des trésors historiques sans nom pour d’autres. Les vestiges du bâtiment principal donnent une vue magnifique sur l’océan — attention aux marches glissantes cependant. Des rumeurs veulent que les ruines abritent un passage sous-terrain ; vers quoi ? Personne ne le sait.

☏ Établi près des anciennes fortifications, le musée évoque pour plusieurs quelque chose de sinistre. Le bâtiment en pierres suinte d'humidité à toutes les saisons et les employés se plaignent du froid dans certaines pièces. Mais si vous tenez à admirer un tarot remontant à l'époque des sorcières fondatrices, c'est par ici !

☏ Victimes de leur succès, les quais autrefois réservés à la pêche sont de plus en plus convoités par les nouveaux riches qui passent leurs vacances sur leur bateau. On compte donc une partie décorée de fleurs et de drapeaux, constamment animée et une portion plus modeste, éloignée du centre, et qui sent le poisson.

☏ C’est *le* restaurant qui n’a pas encore été envahi par les touristes. Il réunit à peu près toutes les tranches de population de Crucible : de la petite famille qui sort avec grand-papa grincheux pour manger un fish’n’chips au groupe d’ados bruyants qui se disputent le bol de fritte vaillamment cotisé. Derrière ses murs de pierre historique, on trouve une déco ringarde qui n’a pas été changée depuis 1975.

☏ Fondue dans le décor, on trouve la première église de Crucible, anonyme. C’est une chapelle, bien modeste et sans prétention. On ignore si les sorcières de Salem ont osé s’établir là où le clergé a déjà mis pied ; ou peut-être qu’elles l’ont fondée d’elles-mêmes ? Tout ce qu’on sait, c’est qu’il n’y a aucune messe chrétienne qui n’a lieu à l’intérieur depuis des lustres : personne de vivant ne peut rapporter que ses grands-parents y sont allés. Officiellement condamnée en 1990, la structure du toit est fragile et menace de s’effondrer. Elle ne tient en place que par intérêt mythique — et peut-être grâce à un sortilège.

☏ Juste à l’extérieur des fortifications, les halles se constituent de plusieurs dizaines de kiosques qui reçoivent de manière cyclique différents marchants à longueur d’année. On y trouve de tout, même ce qu’on ne veut pas : fruits et légumes frais, pâtisseries, bibelot-souvenirs des États-Unis, cartes de tarot, pendules, pattes-de-lièvre, philtre d’amour, cristaux, et le type qui vend des montres sous son trench-coat à côté du stand de crânes.